Effondrements des édifices publics

     Il faut situer les responsabilités

Image d’illustration

Depuis le début de l’hivernage, ce sont au total 170 bâtiments publics qui ont subi des dégradations, à la date du 10 juin 2021, selon le gouvernement. De ce chiffre, c’est le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) qui paye le lourd tribut avec « 110 bâtiments scolaires (écoles et collèges) qui ont été particulièrement détruits dans 12 régions sur 13 au Burkina. La plupart des infrastructures endommagées sont hors d’usage.

À chaque fois qu’il y a de l’argent public qui est dépensé pour des infrastructures qui se retrouvent dans un état pareil, c’est toujours un sentiment de regret qui habite le contribuable. Actuellement, le Burkina est dans un contexte où il faut nécessairement mobiliser des ressources pour relever le défi sécuritaire. C’est vraiment triste de constater que dans ce même contexte difficile, les derniers publics sont dépensés dans des conditions que l’on peut considérer comme de l’argent jeté à la porte.

Or, l’entrepreneur est le seul responsable de l’exécution proprement dite des ouvrages sous le contrôle technique de l’architecte et de l’ingénieur. Il a la responsabilité de la bonne exécution et de la finition de l’ouvrage. Il assume une responsabilité décennale sur les ouvrages exécutés à compter de la date de leur réception définitive.

Si ces infrastructures réalisées n’ont pas résisté au contrôleur naturel qu’est le vent, il convient de relever un certain nombre de choses lors de leur exécution. La corruption, le non-respect des normes de construction, le manque ou l’insuffisance du contrôle, l’insuffisance de la supervision, clientélisme, affairisme sont entre autres les principales causes de ces dégradations.

Relevant les zones d’ombre, il y a lieu de poser les questions suivantes : Pourquoi la plupart des bâtiments construits avant les indépendances ou sous la révolution résistent toujours et défient le temps ? Pourquoi les infrastructures privées sont moins touchées ?

Sur la question, le ministre Stanislas Ouaro lors d’une conférence de presse dit manquer de preuves pour appliquer des sanctions et il plaide pour celles dites pédagogiques. Il est inadmissible de fermer les yeux sur cet aspect. Même si on ne peut pas tout de suite savoir qui est coupable, il y a parfois une complicité qui rend difficile l’exercice de la sanction.

Pourtant, le gouvernement doit courageusement affronter les vraies causes de ce désastre et mettre fin à tout ça. Sinon, il ne sert à rien de tourner autour du pot. On a l’impression comme si c’est une manière de couvrir les fautifs et de les encourager à perpétuer la médiocrité. C’est pourquoi, il faut des enquêtes, même si cela prendra du temps, pour situer les responsabilités.

En attendant, ces bâtiments dégradés doivent faire l’objet d’une reprise à temps avant la reprise prochaine des classes.

                                                                                                      La Rédaction

Facebook
LinkedIn
Twitter
Email
WhatsApp
Telegram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *