L’éducation des Enfants

« La jeunesse doit se ressaisir », Jean Louis Gnin Dowrou Bekouene Somda

mpap-news.net : Dites-nous comment se réglaient les différends dans le passé surtout à évoque?

Jean Louis B. Somda (J.L.B.S): Avant de commencer, permettez-moi de finir les formes de conflits qui existaient à l’époque. Dabord nous avons les conflits conjugaux. Une fois qu’une femme rejoignait le domicile de ses parents suite à un conflit avec son époux, ce sont les amis de son époux et les témoins de leur union qui partaient demander pardon afin qu’elle reparte chez son mari. Et cela doit se faire au moins trois fois avec un coq. Mais si la femme a quitté le domicile suite à ses actes d’infidélité, il y a des sacrifices à faire avant qu’elle ne rejoigne son mari sinon il perdra la vie.

Ensuite, nous avons les conflits de femmes. A notre temps, le vol de femme existait. Quand vous partez retirer la femme de quelqu’un, cela signifie que vous lui avez déclaré la guerre. Suite à cela, des affrontements peuvent naitre. Les sages du village de la femme partent demander à ce qu’il remette la femme mais si le voleur refuse, il lui est demandé de payer immédiatement la dote en double. Si la dote n’est pas payée sur le champ, le premier mari de la femme va régler cet incident à sa manière. Des affrontements sanglants peuvent s’éclater.

Enfin, nous avons les conflits fonciers. A l’époque, il y a des personnes qui retiraient les terrains des autres par force. Toute chose qui n’est pas normale. En pays Dagara, il n’y a pas de chef en tant que tel, comme chef de canton et autre. Mais il y a toujours eu le chef de terre. Donc une fois qu’un conflit foncier naissait, c’est le chef de terre et ses notables qui étaient chargés de lever ce différend afin d’éviter un affrontement. L’on ne joue pas avec la terre en pays Dagara les populations se fléchaient à cause des terrains.

mpap-news.net : Quelle différence faites-vous entre la jeunesse de votre temps et celle d’aujourd’hui ?

J.L.B.S: D’après un président, je ne peux pas dire que c’est une génération de foutu mais il y a un manque d’éducation quelque part. Il existe une très grande différence parce qu’on constate que les parents d’aujourd’hui n’ont pas beaucoup assumé leur rôle. Que ce soit du côté intellectuel ou social, rien du tout. Je suis vieux vous le constatez, laissez-moi dire qu’il y a beaucoup qui ont grandis dans ma cours, des enfants d’autres personnes qui sont maintenant des cadres. Ils ont tous reçu mon éducation. Le respect était mieux partagé dans ma cour. Si un enfant n’obéissait pas, je le renvoie chez ses parents ou quelque part d’autre. Avant l’alcool n’était pas banalisé comme de nos jours. Tous les jeunes boivent maintenant. Il ne faut pas que les parents lèguent l’éducation des enfants aux enseignants. Leur rôle c’est d’appuyer l’éducation des enfants. Les enfants sont laissés à eux même, donc ils font ce qu’ils veulent et n’écoutent personne. J’ai connu ma femme après notre mariage. Je n’avais jamais connu de femme à part elle. Tout ça grâce à l’éducation. Mais aujourd’hui, l’on assiste à ce qu’on appelle la dépravation des mœurs. La plupart des jeunes d’aujourd’hui prennent la drogue, les alcools frelatés et bien d’autres. Raison pour laquelle nous faisons face à une délinquance juvénile incommensurable. Comment peut-on comprendre qu’il y a des élèves qui affrontent leur enseignant ? Alors que dans le temps, l’enseignant était vu comme un dieu. Il avait droit au respect. De nos jours, l’on remarque du libertinage total au niveau de la jeunesse.  Elle croit que tout est permis, ce qui fait que la société d’aujourd’hui est très difficile à gérer.

mpap-news.net : Quel message de paix pouvez-vous livrer au peuple Burkinabè ?

J.L.B.S : Avant de dire quoique ce soit, laissez-moi vous dire que je suis croyant. Pour cela, je prie chaque matin afin que notre pays retrouve la paix. Je demande à Dieu de poser sa main sur le Burkina Faso, de poser son regard sain sur notre pays et sur les pays voisins afin que nous retrouvons la paix. Car sans paix, rien ne peut se construire, rien ne peut se réaliser. Nous devons nous lever car la lutte pour la paix n’est pas une chose aisée. C’est un vrai combat, une vraie lutte de longue durée. Je lance un appel à tous les Burkinabè, d’implorer notre créateur afin qu’Il nous aide dans cette lutte car nous avons du boulot.  

                                                     Interview réalisée par Marie Larbo Ouédraogo

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