La Réconciliation nationale

La difficile équation !

S’il y a une question qui taraude les esprits en ce moment des burkinabè c’est vraiment la mécanique que va mettre en œuvre le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian KABORE, pour arriver à une réconciliation nationale. Aujourd’hui la difficile tâche pour aboutir à un modus vivendi a été confié à l’actuel ministre d’Etat, celui chargé de la réconciliation nationale Zéphirin DIABRE. A travers différentes consultations et différentes rencontres il tente de comprendre les préoccupations et les attentes des uns et des autres avant de s’aventurer sur le chemin des propositions au Président du Faso. Le 30 mars 2001 au stade du 4 août, l’ancien président Blaise COMPAORE, après les recommandations du Collège des Sages qu’il avait mis en place pour réfléchir sur la grave crise politique que notre pays le Burkina Faso subissait après la mort ignoble et horrible du journaliste d’investigation Norbert ZONGO, cette cérémonie qui se voulait solennelle et inclusif n’a été qu’un flop monumental. A la suite de cette cérémonie, il y a eu d’autres tentatives mais le résultat est resté le même. Dans toutes les démarches il y a eu des déficits de confiance, une trop grande implication politique et souvent les populations avaient l’impression que les politiques se choisissaient leurs interlocuteurs en place et lieu des véritables concernés.

De telles pratiques ont fini par entraîner une forte mobilisation. Des étudiants, la société civile, les syndicats et des partis politiques, avec la marche de protestation contre la mort de Norbert ZONGO. Ces organisations organisaient régulièrement des manifestations de rue pour que la justice s’exerce et que les assassins ou leurs commanditaires soient débusqués et jugés. Le peuple burkinabè ne voulait et ne pouvait accepter que l’impunité soit érigée en règle de conduite. Dans la stratégie de résorption de la crise que traversait le pays, les dirigeants de l’époque de l’Etat burkinabé avait décidé de créer un collège de sages qui s’était chargé de faire une étude étiologique de cette crise. Du rapport de ce collège de sages, il est ressorti qu’il y avait eu de sérieuses violations des droits de l’homme et aussi des insuffisances dans la gestion des biens publics. Le Collège a alors fait des recommandations au nombre desquelles, la recherche de la vérité, de la justice et de la réconciliation nationale.

L’Etat burkinabé a mis sur pied une Commission chargée de la mise en œuvre des recommandations du Collège des sages. Cette Commission a fixé la date d’une journée nationale de pardon au 30 mars 2001. La Commission a voulu, dans un premier temps, calmer le jeu et établir un consensus autour de cette question et c’est ainsi qu’elle a tenté d’unir les autorités coutumières, religieuses et politiques et les familles des victimes en organisant une « journée nationale du pardon », le 30 mars 2001. Et patatras ! les évènements des 30 et 31 octobre 2014 et le coup d’Etat du Septembre 2015 ont fait plusieurs victimes à travers le pays. Des citoyens ont vu leurs biens, leurs domiciles et leurs lieux de travail partir en fumée. Certaines victimes sont soit mortes, soit vivantes avec des séquelles irréversibles. Actuellement il faudrait savoir comment le ministre d’Etat, Zéphirin DIABRE va pouvoir concilier tous les bords pour faire des propositions concrètes au Chef de l’Etat, le Président Roch Marc Christian KABORE.

Le tout n’est pas de se précipiter et d’aboutir encore à une réconciliation non aboutit ou à minima mais de prendre le temps de parcourir tout le pays et d’avoir tous les avis et toutes les recommandations. Le pays est vraiment meurtri et il faut qu’on arrive à se retrouver en filles et fils de ce pays avant d’apaiser les cœurs et surtout afin que nous puissions apurer notre passif délictueux. Pour ce faire, il faut qu’en premier ressort le Chef de l’Etat et son ministre en charge de la réconciliation nationale soient à l’écoute et surtout que le triptyque : « justice-vérité-réconciliation » soit engagé. Ensuite il faut trouver d’autres mécanismes comme la justice transitionnelle ou d’autres formes plus en adéquation avec nos réalités africaines pour arriver à pardonner nos frères qui ont causé des actes criminels. Nous avons pour cela des sommités dans nos traditions pour nous guider.

La rédaction

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