La résilience des médias face aux crises sanitaires et sécuritaires
La cérémonie officielle du lancement de la 9 e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a eu lieu à Ouagadougou, le mercredi 10 novembre 2021. Elle a été circonscrite par 9 panels en lien avec le journalisme.
Le FILEP est un colloque international, un concours d’exposition de photos, de caricature et de dessins de presse. Le club de la presse spécial FILEP, la soirée gala de récompense des journalistes d’investigation…
Treize prix ont été remis à des journalistes qui se sont démarqués par leurs articles. Il s’agit du Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ). Il y a également une journée de mémoire, où les festivaliers iront se recueillir sur la tombe de Norbert Zongo. Le FILEP, c’est aussi un moment de détente avec la journée sportive et touristique.
Au total, ce sont plus de 200 participants venus d’Afrique et d’ailleurs qui ont pris part à cette grande activité. Les journalistes étant les premiers concernés, le thème retenu pour cette édition répond au contexte actuel : « Au carrefour des crises sanitaires, sécuritaires, politiques et des mutations technologiques, construisons des médias résilients au service des citoyens africains ».
Le président du comité d’organisation du FILEP, Sidiki Dramé, n’a pas manqué d’exprimer sa joie quand à la tenue de l’activité. « Notre joie est grande d’autant plus qu’il y a encore quelques semaines, nous nous posions des questions sur la tenue ou non de cette édition du FILEP. Mais grâce à l’engagement d’hommes et de femmes déterminés à tenir coûte que coûte ce rendez-vous, nous y voilà et ce malgré les contextes sécuritaires, sanitaires et sociologiques difficiles que connaît le Burkina », a-t-il laissé entendre.
Il a rappelé que les médias font face à plusieurs défis. « Notre festival se tient cette année dans un contexte de double crise sécuritaire et sanitaire rendant l’exercice du journalisme périlleux. Nous évoluons dans une Afrique où les crises politiques et institutionnelles remettent en cause les acquis démocratiques chèrement conquis par les peuples organisés. Nous tenons le FILEP 2021 dans un contexte où les tenants des pouvoirs économiques entendent définir les contenus médiatiques à la place des professionnels. Le FILEP se tient au moment où certains journalistes sont trainés à longueur de journée dans les palais de justice et jetés en prison juste pour avoir dénoncé la mal gouvernance dont souffrent la plupart de nos pays », a-t-il affirmé.
Le premier panel s’est tenu juste après l’ouverture. La première thématique abordée portait sur : « Face aux crises multidimensionnelles et mutations technologiques, quels médias pour l’Afrique ? ». Ce panel a été animé par Latif Coulibaly, un ancien de la presse sénégalaise. Il a affirmé que la crédibilité des journalistes était mise à rude épreuve. Cela à cause de la situation de précarité dans laquelle les journalistes africains se retrouvent. N’empêche, Latif Coulibaly leur a demandé de faire preuve de plus de rigueur dans la quête et le traitement de l’information. Pour lutter contre cette précarité financière, il a proposé une injection financière des investisseurs. Pour lui, les médias sont rentables lorsqu’il y a des fonds consistants. Le conférencier a souligné que les médias ont contribué à la lutte pour des acquis démocratiques en Afrique. En rappel Gaston Sawadogo du journal l’evenement a remporté le Sebgo d’or désormais appelé prix africain du journalisme Norbert Zongo.
Larbo Ouédraogo