Vers un renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité dans la région du Centre-Nord
Dans le cadre de ses activités, l’équipe du programme « Renforcement de la cohésion sociale et la stabilisation par le développement d’opportunités d’emplois dans les zones urbaines et péri-urbaines de la Région du Centre-Nord » a organisé un tournoi de Maracaña dénommé ‘’le sourire du déplacé’’. Cette activité s’est tenue dans la commune rurale de Bouroum, dans la province du Namentenga, du 30 septembre au 03 octobre 2021.
Le projet, cofinancé par Expertise France, vise à accroître l’employabilité des jeunes et des femmes en situation de pauvreté à travers diverses formations professionnelles. Plus spécifiquement il s’appuie sur le concept de chantier formation pour renforcer la cohésion sociale dans la zone d’intervention. « Le programme RENCOSS se focalise sur seize communes, avec une intervention de seize OSC. C’est notre manière à nous de faire de la résilience au sein des populations touchées par l’insécurité, » a laissé entendre Mohamed Aboubacar NAPON le coordonnateur du projet Bouroum Suunongo. Le programme s’articule sur trois cadres logiques. « Il y a l’ingénierie de formation qui consiste à faire former trois cent bénéficiaires dans huit corps de métiers à savoir la maçonnerie, la restauration, les installations solaire, la menuiserie métallique, la menuiserie boit, la fabrication de grillage et la maraicher culture. L’ingénierie de création d’entreprise qui nous permettra de pouvoir installer onze coopératives et permettre aux bénéficiaires pourront s’installer à leur propre compte et développer la commune. L’ingénierie de cohésion sociale, qui est une façon de cultiver plus la cohésion sociale et de vivre ensemble entre les populations touchées par l’insécurité. » a-t-il ajouté.
Les activités se dérouleraient bien dans la commune selon le coordonnateur régional du Mouvement pour la culture de la Paix et l’Amour de la Patrie(MPAP), Benjamin KOUDOUGOU. « Nous sommes à notre deuxième jour des activités et nous ne pouvons que dire merci à Dieu car ceux qui sont très loin de Bouroum ne croient pas que la localité soit accessible vue la situation sécuritaire dans notre pays. Quant à la vie sociale, nous pouvons vous rassurer qu’elle est en parfaite harmonie. Vous remarquez vous-même la participation massive de la population aux activités et la joie qui se dégage à travers ces âmes» Benjamin a aussi prononcé des mots de reconnaissance à l’endroit des autorités de la localité à savoir le chef coutumier de Bouroum, Naaba Saneem, les conseillers, les VDP, la mairie et surtout l’Etat Burkinabè sans oublier tous ceux qui soutiennent le projet. Il se dit être fier de la commune. Car pour lui, la population ne se fait pas distinguée par les ethnies qui la composent mais par les liens qui les unis. Tous, sont unis pour faire face à un ennemi commun qu’est l’insécurité. Les termes comme ‘’cohésion sociale’’ et ‘’vivre ensemble’’ sont le bienvenus dans la localité. Selon ses termes, les déplacés des quarante-trois villages de Bouroum ont regagné les domiciles. Il souhaite que les populations des autres communes prennent l’exemple sur celui de Bouroum pour l’avènement de la paix et la sécurité.
Durant ces jours passés à Bouroum, les populations ont eu le choix de s’essayer dans plusieurs disciplines à savoir le football, le jeu de waré (traditionnel et moderne), jeu de carte, le jeu de scrabble, de pétanque, de dame etc. Jeux dans lesquels les gagnants ont été récompensés. La finale du Maracaña a opposé l’équipe de Barga et celle de Damkarko I un but à zéro. Au départ, douze équipes étaient sélectionnées pour la compétition et les matchs se sont joués consécutivement durant les cinq jours. Un dernier volet a consisté à une course cycliste féminine et masculine dont les trois de chaque disciple ont été reçu chacun un vélo et des gadgets. Au vue de l’importance de l’activité, les autorités provinciales n’ont aménagé aucun effort à effectuer le déplacement. Mme Oubda Safiata, la Directrice Provinciale de la Culture des Arts et du Tourisme étaient parmi ces personnalités « Nous sommes venus soutenir la commune de Bouroum et encourager le MPAP dans ces activités culturelles au vue des préjugés autour de la commune à cause l’insécurité. Personnellement, je voudrai donner l’exemple tous ceux qui croient que la vie est impossible dans cette commune. Je me suis déplacée jusqu’ici et je n’ai pas rencontré d’obstacle. Ici tout le monde est résilient, ils menent les activités, et la vie continue. Je voudrais traduire mes remerciements aux organisateurs, l’Expertise France pour avoir soutenu le MPAP et surtout dire un grand merci au chef naaba Saneem pour son accueil,» a-t-elle affirmé.
Elle a souligné quelques défauts organisationnels mais se dit satisfaite par le sens de la cohésion sociale qui se dégageait entre les populations. « L’activité est une belle initiative, et nous sommes venus pour accompagner l’organisation de cette belle initiative et nous la louons vraiment car par sa forme donne un boom au cœur de la population du Namentenga en général et du Bouroum en particulier. Pour une première, nous trouvons que cela a été une réussite. La perfection n’est pas humaine. Nous encourageons tous les organisateurs et les parties prenantes de ce programme » a déclaré Moussa Ilboudo, Directeur des Sports et des Loisirs du Namentenga. Comme dans toutes les activités, il y a toujours des difficultés. Celles relevées au niveau du projet sont liées à l’insécurité. Les formateurs refusent d’aller jusqu’à Bouroum pour les différentes formations inscrites dans le programme, au regarde des regains de violences terroristes présentes dans la région. Mais les organisateurs se disent déterminés et poursuivront leur lutte consistant à la promotion de la Paix dans la mère Patrie.
Larbo Ouédraogo
Une réponse
Bravo aux organisateurs, vives félicitations adressées au MPAP et chapeau bas à l’inébranlable et infatigable coordonnateur du programme RENCOSS, M. Mohamed Aboubacar NAPON.