L’embolie pulmonaire savez-vous ce que c’est ? connaissez-vous comment on la contracte ? Dans cette interview avec Pr Georges OUEDRAOGO Réalisé le 06 janvier 2022, Nous vous présentons cette maladie, ses symptômes, ses rapports avec le covid-19, …
Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?
L’embolie pulmonaire est une obstruction brutale totale ou partielle de l’artère pulmonaire ou d’une de ses divisions par un embole qui est le plus souvent un caillot sanguin. C’est une urgence médicale qui est parfois mortelle.
Comment la contracte-on ?
On ne contracte pas l’embolie pulmonaire comme on contracte une maladie infectieuse (Paludisme, tuberculose, ou le VIH) il y a plutôt des circonstances qui favorisent la survenue d’une embolie pulmonaire (l’immobilisation prolongée, les suites de la chirurgie gynéco-obstétricale ou de traumatologie…)
Quels sont les symptômes ?
Les plus fréquents sont essentiellement : une douleur thoracique à type de point de coté, qui augmente à l’inspiration, il y a également des difficultés à la respiration on parle de dyspnée
– parfois une toux qui peut ramener des crachats teintés de sang
Quel examen faire pour voir si on a une embolie pulmonaire ?
Dès la suspicion on fera un prélèvement sanguin pour doser les D-dimères. Il faut aussi un angioscanner thoracique des artères pulmonaires permettra de confirmer la présence d’une embolie pulmonaire et sa localisation ainsi que son étendue.
Quels sont les conséquences si ce n’est pas détecté à temps ?
L’embolie pulmonaire si elle n’est pas traitée à temps est fatale. Dans un tiers des cas environ la personne meurt par asphyxie
Ce qui dans notre contexte culturel fait évoquer d’autres hypothèses sur la cause du décès brutal.
Il y a t-il un lien entre COVID et embolie pulmonaire ?
La Covid-19 entraine des troubles de la coagulation sanguine et des cas d’embolie pulmonaire ont été décrits chez des patients souffrant de la Covid-19.
On observe dans plusieurs études une fréquence accrue d’embolie pulmonaire chez les patients hospitalisés pour Covid-19. Dans une étude dans la ville de Ouagadougou on a atteint une prévalence de 18,4% chez des patients Covid-19 suspects d’une embolie pulmonaire.
Quels sont les facteurs de risques ?
Il faut savoir qu’une immobilisation prolongée ou un alitement prolongé suite à une maladie ou lors des longs voyages de plus de six heures peuvent être des facteurs déclencheurs de cette maladie.
Les interventions chirurgicales, surtout la chirurgie du bassin (type gynécologique ou obstétrique), celle orthopédique.
Les troubles de la coagulation sanguine héréditaires (thrombophilie) ; les antécédents de phlébites ou de varices ; la prise de certains contraceptifs oraux, peuvent occasionner l’emploie pulmonaire.
Aussi, certains troubles cardiaques tels que troubles du rythme cardiaque, maladies des valvules, peuvent en être des facteurs de risques.
A noter que certains cancers comme ceux du poumon, de l’estomac, du pancréas peuvent causer la maladie.
Et pour finir, l’accouchement surtout chez les femmes qui souffrent de thromboses veineuses lors de la grossesse, le surpoids et l’obésité sont aussi des facteurs de risques à ne pas ignorer.
Guérit-on d’une embolie pulmonaire ?
Oui, la guérison est possible si le diagnostic est précoce et un traitement anticoagulant mis en place d’une manière efficace et durée suffisante
Quelles sont les précautions à prendre pour prévenir la maladie ?
La prévention de l’embolie pulmonaire repose sur la prévention de la formation de caillots sanguin dans les veines du bassin et des jambes chez les personnes prédisposées :
– le port de bas de contention bien adaptée ; aussi lors des voyages de longue durée
– l’arrêt de la consommation du tabac
– l’arrêt de la contraception hormonale
– la lutte contre le surpoids
– le traitement préventif chez des patients longtemps alités ou présentant certaines maladies
Les malades bénéficient t’ils d’une prise en charge ?
Sans aucune discrimination les malades sont pris en charge dans les structures sanitaires de notre pays par les équipes de santé. Mais comme vous le savez dans le contexte actuel d’absence d’un tiers payant pour la majorité des patients (assurance maladie). Les frais liés à la prise en charge reviennent au patient et sa famille.
Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes à risques ?
Il faut arrêter la consommation du tabac quel que soit le mode consommation (fumer ou non). Eviter également la sédentarité. Il est conseillé aussi de mener une activité physique régulière et avoir une bonne hygiène alimentaire afin de bien maitriser son poids. Il est important de consulter le plus précocement possible dans un centre de santé si vous présenter des signes et éviter l’automédication.
Marina BAYALA